«Quand faut-il opérer des hémorroïdes ?»

La réponse du Dr Philippe Godeberge, hépato-gastro-entérologue à l'Institut mutualiste Montsouris à Paris et vice-président de la société nationale française de gastro-entérologie.


Les hémorroïdes sont des structures anatomiques normales présentes chez tout individu.

Du fait des accouchements, de la constipation mais aussi d'altérations liées à l'âge, elles peuvent devenir responsables de symptômes variés : c'est la maladie hémorroïdaire avec ses périodes de paroxysmes appelées «crise hémorroïdaire».



Il n'est jamais obligatoire de se faire opérer car cette maladie est bénigne, ce qui ne veut pas dire confortable !

Dans certains cas, la dégradation de la qualité de vie est telle qu'on est contraint de s'y résoudre. Quels sont alors les critères qui peuvent conduire à cette chirurgie, dont la mauvaise réputation est partiellement injustifiée ?

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Il faut avant tout être certain du diagnostic ; la principale erreur est de rapporter aux hémorroïdes tout symptôme anal, notamment le saignement. Un avis médical avec un examen physique est indispensable et souvent suffisant ; l'absence de douleur n'étant en aucune façon un élément permettant de prédire le diagnostic.

Il faut ensuite déterminer l'objectif thérapeutique ; c'est-à-dire confronter la liste des symptômes qui sont à l'origine de la demande de soins et ceux qui peuvent être guéris par la chirurgie.

Ainsi la constipation n'est pas la conséquence mais la cause des hémorroïdes ; elle n'est jamais due à une obstruction de l'anus par de grosses hémorroïdes.

Médicaments locaux

D'autres symptômes sont parfois rapportés à des hémorroïdes sans aucun lien : difficulté à uriner, troubles de l'érection, difficulté à retenir les flatulences ou les selles.

Tout cela persistera même après une chirurgie bien conduite.

Ce qui peut être supprimé par la chirurgie, ce sont les crises douloureuses liées à des caillots (thromboses) dans les hémorroïdes externes, ou la sensation d'extériorisation des paquets hémorroïdaires internes lors de la défécation, accompagnée de saignements dans les toilettes ou sur le papier, et parfois d'un suintement.

Le médecin va alors, avec le patient, évaluer les différentes stratégies thérapeutiques et les risques associés.

Lors des premières consultations, on propose souvent en première ligne, la régularisation du transit et divers médicaments locaux.

Des gestes locaux peuvent être associés en consultation, au cabinet du médecin, sans hospitalisation ni anesthésie parce que simples et indolores.

L'échec de cette prise en charge est un argument puissant en faveur de la chirurgie. Parfois on n'attend pas cet échec car le patient, par pudeur ou crainte, consulte tardivement dans l'histoire de sa maladie, qui est d'emblée très développée.

Douleurs notables

À ce stade, on peut proposer trois types de chirurgie, exécutée par un chirurgien ou par un proctologue. La plus classique retire les hémorroïdes ; cette opération est efficace, sans récidive. C'est aussi celle qui a une mauvaise réputation à cause des douleurs postopératoires.

Une attention particulière doit y être apportée par l'équipe soignante mais des douleurs notables ne peuvent être exclues.

C'est pourquoi les techniques alternatives ont toutes en commun la recherche d'une réduction de cette douleur...

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